Il a été procédé à la restitution, suivie de la validation du cadre de gestion environnemental et social du PAPFA/PAFA-4R le lundi 20 décembre 2021. C’était lors d’un atelier tenu en ligne.
Après avoir actualisé le cadre de gestion environnemental et social du Projet d’Appui à la Promotion des Filières agricoles (PAPFA) pour tenir compte de la zone de couverture additionnelle du Projet d’Appui aux Filières agricoles dans les régions du Sud-Ouest, des Cascades, des Hauts-Bassins et de la Boucle du Mouhoun (PAFA-4R) afin de permettre de prévenir et de gérer les risques et impacts environnementaux et sociaux potentiels du Projet, il a été procédé à sa restitution.
Il ressort de l’étude que les quatre régions couvertes par les deux projets (Boucle du Mouhoun, Cascades, Hauts-Bassins et Sud-Ouest) représentent 34,5% de la superficie du territoire nationale avec une population de 5 822 600 habitants en 2019, dont 74,6% en milieu rurale. Cette prédominance de la population rurale avec une proportion relativement importante de jeunes constitue un atout pour la promotion des activités agro-sylvo-pastorales. A ce potentiel humain, s’ajoute les atouts biophysiques et climatiques qui offre à cette zone un grand potentiel agro-sylvicole et faunique, avec une pluviométrie allant de 500 mm au nord (Kossi/Sourou) à environ 1200 mm au Sud (Sud-Ouest). Autant de caractéristiques favorables à la réalisation des objectifs des deux projets.
Mais la zone des Projets est aussi confrontée à des défis environnementaux et sociaux grandissants relatifs à :
- la dégradation des berges et l’ensablement du fleuve Mouhoun ;
- la menace de la biodiversité végétale et animale du fait de l’orpaillage mais aussi le déboisement pour l’agriculture et le bois énergie ;
- L’usage non-maîtrisé des pesticides et herbicides qui prend de l’ampleur ;
- l’occupation illégale et clandestine des aires classées pour l’agriculture.
Pour garantir la prise en compte judicieuse des questions environnementales et sociales par les deux projets, l’environnement politique, juridique et institutionnel a été analysé. Il en découle que (i) l’ensemble des activités prévues par le PAPFA et le PAFA-4R sont en alignement avec les orientations et priorités nationales déclinées à travers les politiques, les stratégies et plans d’actions nationaux, (ii) les dispositions juridiques édictées par les conventions internationales et régionales que le Burkina Faso a ratifiées, les lois et la réglementation édictées au niveau national ainsi que (iii) les institutions et organisations gouvernementales et non gouvernementales, sont appropriés et encadrent suffisamment bien la mise en œuvre des deux projets, y compris celles nécessaires à la sauvegarde environnementale et sociale.
Les risques environnementaux et sociaux et leurs sources ont été identifiés. Il s’agit de risques liés à :
- à l’utilisation, la manipulation non maîtrisée des pesticides, des herbicides et des engrais minéraux ;
- à l’utilisation incontrôlée et non encadrée des semences agricoles, forestières et des alevins ;
- au prélèvement abusif et non-encadré des produits forestiers non ligneux et du bois-énergie pour la transformation des produits agricoles, forestiers et halieutiques ;
- à la santé humaine et animale ;
- aux aléas climatiques (inondations, sécheresses) ;
- à la qualité des ouvrages réalisés ;
- à la gouvernance des infrastructures réalisées ;
- à la préservation de la paix sociale (gestion des griefs, consultation des parties-prenantes, etc.)
- au maintien, au moins, des conditions économiques des personnes ou ménages affectés par les deux projets ;
- aux diverses pollutions (air, eaux, sols, végétation) et perte de la diversité biologique.
Les deux projets sont censés apporter des changements positifs et souhaités, notamment (i) l’amélioration des capacités techniques et organisationnelles ainsi que le capital social et le climat des affaires, (ii) l’accroissement de la production agro-sylvo-pastorale et halieutique, de la sécurité alimentaire des ménages, des revenus, des emplois locaux pour les bénéficiaires, (iv) le maintien et/ou la restauration de l’environnement biophysique (sol, végétation, eau et air et (v) la réduction de la pauvreté finalement.
Toutefois, les activités qui vont permettre la réalisation des produits et des effets et impacts positifs escomptés sont aussi susceptibles, individuellement et cumulativement, d’occasionner des impacts négatifs significatifs. Mais ils sont réversibles et atténuables s’ils sont adéquatement identifiés et traités.
Des échanges conduits à la suite de la présentation du rapport, celui-ci a été discuté et amendé. C’est sous réserve de la prise en compte par le consultant des amendements proposés par les participants, amendements qui ont porté aussi bien sur le fond que la forme, que le document du rapport a été validé.
Caroline OUEDRAOGO
RGSC, portefeuille FIDA au Burkina Faso